La situation géographique d’Anhaux
Le village d’Anhaux, blotti au pied du pic de Mounhoa, se situe à peu prés à égale distance des villes de Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Etienne-de-Baïgorry.
Située à cheval sur une ligne de crête formé entre les pics d’Asquia et Hartzain Harria, elle est composée de trois hameaux : le village, les quartiers de Héguia et Chubitoa à l’Est et le hameau d’altitude d’Onçoroné au Sud, situé à environ une dizaine de kilomètres du village.
Histoire du village d’Anhaux
Le village d’Anhaux était l’un des onze hameaux ou villages primitifs qui constituaient la vallée de Baïgorry. Au Moyen Age, ces onze hameaux étaient : Ascarat, Sorhoeta, Moussourits, Lasse, Irouleguy, Urdos, Leispars, Occos, Oticoren, Guermiette et Anhaux. Ils se situaient tous au nord de la vallée. Le sud, quant à lui, ne sera peuplé que bien plus tard.
Le Moyen Âge
Le document le plus ancien sur lequel apparaît le nom d’Anhaux est le cartulaire de l’abbaye de Sorde. Cette abbaye fut implantée vers le IXe siècle au nord est de la Navarre.
C’est l’époque des défrichements qui sont conduits par les abbayes et qui vont muer les terres en immenses fermes, très productives assurant ainsi leur autonomie. On peut penser que la chapelle latérale de l’église remonte à cette époque.
La Vicomté de Baïgorry
Dans le recensement de 1412, le Vicomte de Baïgorry possède 24 maisons fivatières qui lui doivent redevance et 4 maisons sont nobles : Bereterretxe, Inzaurgazteta, Iriarte, Jauregi.
C’est également à cette époque qu’apparaissent les Cagots. Ces populations firent partie des races maudites exécrée des populations, mais curieusement protégées par les nobles et le clergé. Population déplacée, ils le furent, semble t’il, pour leur compétences techniques dans les domaines du fer, du bois, des textiles au moment des défrichements. Ils furent implantés dans la périphérie du village dans les quartiers de Heguia et Chubitoa et exerçaient majoritairement la profession de tisserand.
De nombreuses maisons datent de cette période telles Bereterretxea, Bidartea, Etxekoina, Etxebertzea, Espila, Eyherartea, Irigoyena, Minondoa, Uhaldea.
Les XVII & XVIIIe siècles
Cette période de forte évolution démographique et de développement des ressources agricoles dont l’agrandissement du cheptel et l’augmentation des troupeaux de brebis va voir un phénomène d’aliénation des terres communes. En effet, depuis des temps immémoriaux, les maisons envoyaient, en estive, paître leurs troupeaux, constitués principalement de vaches et de porcs, dans les terres communes du fond de la vallée.
La coutume interdisait à ces bergers, le plus souvent des cadets, de clôturer des parcelles et à plus forte raison d’y édifier des constructions. Mais avec la rudesse du climat, l’éloignement de la maison mère, il devint nécessaire de construire des cabanes qui la plupart du temps furent montées en pierres sèches, puis au fil du temps devinrent des maisons. Pour pouvoir clôturer une parcelle, il fallait l’autorisation de la cour générale de la Vallée. Ce phénomène d’aliénation de terres va se poursuivre jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
La révolution
La Révolution en elle-même n’aura pas de conséquence sur la vie de la communauté Anhauztarde. Un curé constitutionnel exercera son ministère pendant cette période. Mal accueillie au départ, les effets positifs qui se firent sentir par la suite avec principalement la suppression des dîmes et autres privilèges de la noblesse locale satisferont les populations.
Le XIXe siècle à Anhaux : des débuts mouvementés
Le début du siècle est marqué par les difficultés pour la commune d’Anhaux.
Avec sa position de camp retranché de la citadelle de St Jean Pied de Port et le passage de nombreux soldats dans cette période troublée de guerre avec l’Espagne elle devient un des points majeurs du développement d’épidémies qui vont ravager les villages de la vallée. Ces passages sont également synonymes de réquisitions de vivres, matériels de transport et fourrage, pillages, abus qui laisse la population exsangue. Entre 1800 et 1805 Anhaux va ainsi perdre 44% de sa population.
Le retrait des troupes impériales après la débâcle de Sorauren, porte Wellington à tirer parti de son avantage et à envisager d’amener ses troupes anglo-portugaises dont les effectifs ont fortement grossit jusqu’à Bayonne. Souhaitant manœuvrer et tromper Soult, il le provoque dans les environs de Saint-Jean-Pied-de-Port, faisant organiser des raids par ses troupes sur les hauteurs de Banca et des Aldudes, pillant les paysans et laissant la vallée dans un grand désarroi.
Le XIXe voit ensuite un effort de modernisation dans le changement de ses pratiques et de ses institutions. Il en est ainsi de la constitution du cadastre qui définira les nouveaux impôts mais aussi de l’avènement de l’école, des protections sociales, de l’intégration des Cagots du village. mais hélas aussi de nombreuses intempéries couplées avec les épidémies qui décimèrent les troupeaux. Le phylloxera qui anéantira le vignoble, source importante de revenus n’arrangea pas la situation. Puis l’on constate une chute régulière de la démographie amenant la commune de 700 habitants au plus fort de son peuplement (1841) à 250 environ.
Les figures du village
Les Apesteguy
Les d’Apesteguy d’Anhaux, propriétaires de deux maisons nobles : Jauréguia, salle d’Anhaux et Apesteguia la maison de la famille d’Apesteguy, portaient d’azur à un pal d’argent accompagné de coquilles du même. La maison d’Apesteguy était déjà connue sous le règne du roi de Navarre Thibaut Ier qui lui confirma ses privilèges en 1234 (une branche de cette famille, portant même blason, était établie à Errazu dans la vallée du Bastan ainsi qu’à Larragua ville prés de Tafalla).
- Antoine de Chateauneuf chirurgien sieur d’Apesteguy
- Antoine et Jean d’Apesteguy prêtre
- Jean Pierre d’Apesteguy notaire royal et apostolique.
- Arnaud d’Apésteguy l’un des premiers maires qui s’impliqua énormément dans la vie de la vallée
Les Bereterreche
Maison noble dont les propriétaires étaient patrons de diverses prébendes. Les ascendants du maréchal comte de Harispe maréchal de France sortait de cette maison là.
Colonel Jean Irachabal
Fut une figure des guerres coloniales de la IIIe république et un brillant combattant de la guerre de 14-18. Il épousa Marie Charlotte Harispe fille de Jean Isidore Harispe, neveu du Maréchal.
Martin Arreguy d’Uhale
Emigré au Nouveau Mexique, il bâtit une grande fortune par l’exploitation de ressources pétrolières. Il intervint surtout au moment de la restauration de l’église et en fut un grand bienfaiteur.