Le Pôle archives de Bayonne conserve des documents relatifs à la garde nationale de la commune de Masparraute, donnant ainsi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la vie des habitants et l’organisation sociale des Martxuetar.
La garde nationale : une milice locale
Après la Révolution française, des groupes de citoyens se regroupent pour former des milices, chargées de maintenir l’ordre dans chaque commune de France et former un complément armé à la défense du pays, en cas de guerre. Dans la continuité des milices bourgeoise de l’Ancien régime, la Garde nationale est légalement organisée en 1791 puis inscrite dans la Constitution en 1799, pour être finalement dissoute en 1871, au lendemain de la Commune de Paris. Son nom lui est donné par La Fayette, nommé commandant en chef. Les officiers, chargés de son administration étaient élus par les habitants et ne pouvaient faire deux mandats consécutifs. Ils étaient choisis parmi les citoyens de 20 à 60 ans payant l’impôt foncier et placée sous les ordres du Ministère de l’Intérieur et des Préfets selon les lois de 1831 et 1832.
A Masparraute
Les documents rassemblés dans ce dossier livrent une typologie des plus variées et s’étalent sur une période de 1832 à 1870. Les listes nominatives sont plus ou moins intéressantes selon qu’elles détaillent ou non un certain nombre d’informations. Si apparaissent de simples feuilles avec un nom et un prénom, on lira avec plaisir des feuillets plus élaborés avec le nom des parents, la date et le lieu de naissance, la profession, le domicile, la taille et le motif d’exemption ou de refus au sein du groupe.
Des procès verbaux d’élections révèlent les noms et grades des heureux élus. Le 18 septembre 1870, à 4 heures de l’après-midi, la garde nationale du service ordinaire formant une compagnie d’infanterie est convoquée à la mairie afin de procéder à l’élection des officiers qui la compose. Soixante-seize hommes sont présents, sans armes et sans uniforme. Le conseil municipal sous l’égide du maire, M. Sallenave assisté de ses conseillers MM. Narbaïsjaureguy et Lacroix, préside la séance, organise le vote, puis procède au dépouillement avant d’annoncer le résultat :
- Capitaine : Narbais Jaureguy Pierre, ancien militaire
- Lieutenant : Lacabarats Jean, ancien militaire
- Sous-lieutenant : Berhocoirigoin Jean
- Sergent-major : Urruty Pierre
- Sergent-fourrier : Sallenave Martin
- Sergent : Berhocoidiart Arnaud
- Sergent : Lagourgue Arnaud
- Sergent : Desclaux Pierre Pascal
- Sergent : Heguito Bernard
- Caporal : Matabos Martin
- Caporal : Uhart Jean
- Caporal : Moussuteguy Dominique
- Caporal : Etcheto Arnaud
- Caporal : Berhouet Bordato Arnaud
- Caporal : Sallenave Aguerre Jean
- Caporal : Barneto Cascaret Bernard
- Caporal : Lagourgue Jouanto Bernard
- Tambour : Hitta François
Quelques extraits des procès-verbaux, de 1832, nominatifs et individuels, joliment présentés et normalement remis aux mains des intéressés, reposent encore parmi les documents.
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